Je connais un autre pan de la Seconde Guerre Mondiale, mais cette fois-ci en Corée. Les atrocités que les soldats japonais ont tout spécialement réservées aux femmes, les transformant en esclaves sexuelles, appelées "femmes de réconfort". C'est ce qu'aborde Mary Lynn Bracht dans son premier roman, "Filles de la Mer". Elle nous présente deux soeurs, Hana l'aînée et sa petite soeur Emi, jeunes coréennes appartenant à la communauté des haenyeo sur l'île de Jeju, au sud du pays. Les haenyeo sont des femmes qui vivent de la pêche en apnée. Leur mère les a toujours mis en garde contre les soldats japonais, de ne jamais être seule en leur présence et de se méfier d'eux. Un jour, pendant qu'Hana est remontée à la surface de l'eau suite à une plongée, elle voit sur la plage un soldat japonais s'approcher de l'endroit où sa soeur l'attend avec ses prises de pêche. Hana réussira à atteindre sa petite soeur et à la cacher au soldat et se sacrifiera pour celle-ci. L'auteure nous racontera l'horreur qu'a dû vivre Hana, ce qu'elle a évité à Emi. Elle nous montrera à quel point le lien entre soeurs peut être fort, ainsi que l'espoir de retrouver les siens et les souvenirs de la mer. Que tout cela peut permettre de passer à travers d'horribles cauchemars. Elle nous présente deux femmes fortes, car Emi a eu son lot d'épreuves même si elle n'a pas quitté son île. J'ai eu besoin de poser ce roman après chaque chapitre consacré à Hana, pour me remettre de l'injustice, de la méchanceté et de la violence dont ces femmes étaient victimes.😥 La ténacité et l'espoir de ces deux soeurs à se retrouver m'ont touché, ému. L'auteure sait faire preuve d'un profond respect face à ce que ces "femmes de réconfort" ont vécu, en évitant la vulgarité. Elle nous offre un bel hommage à ces "femmes de réconfort", en dénonçant ce qu'elles ont vécu. Malgré le sujet dur abordé, l'auteure a su y insuffler du beau, du bon, ce qui amène un côté lumineux qui fait gagné l'espoir sur les monstruosités de la guerre. Un excellent roman!!! 👌👌
